Mémoire d'Hiroshima
La tradition japonaise consiste à plier mille grues sauvages en origami, symboles de bonheur, de paix, de longévité, afin de voir se réaliser un voeu.
Les bombes atomiques qui détruisirent Hiroshima et Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre Mondiale firent notamment une orpheline de 12 ans nommée Sadako Sasaki. Gravement atteinte par les radiations, elle fut hospitalisée et entreprit de plier des grues sauvages avec les papiers enveloppant ses médicaments. Sa conviction était que, si elle parvenait à réaliser mille grues en origami, ses prières pour la paix seraient exaucées. Elle ne put hélas en plier que 644.
En 1958, une statue fut érigée en sa mémoire au Parc d’Hiroshima. Aujourd’hui encore, des personnes du monde entier viennent y déposer des guirlandes de mille grues.
Je me suis moi-même rendue en ce lieu de souvenir, extrêmement émouvant.
Fontaine de la Paix
Par sa forme, cette coiffe-fontaine rappelle le Mémorial pour la Paix à Hiroshima, en particulier le dôme de Genbaku (la bombe atomique) et les courbes du cénotaphe, où des centaines de guirlandes de mille grues sauvages (senbazuru) sont déposées en souvenir.
Cette coiffe-fontaine constituée de mille grues sauvages en origami tisse des liens pour la paix.
Liens humains : famille, amis, clients m’ont apporté leurs opercules de yaourts et crèmes-desserts,
liens entre nous et notre environnement, en proposant une oeuvre de recyclage,
liens entre les cultures : entre la tradition japonaise de l’origami et la culture française de la mode.
oPAIXrcule, couronne pour la paix
Mille opercules, coupés en carrés de 2,5 cm de côté, pliés pour vernis à la résine, couvercles de yaourts, crèmes à la vanille, mousses au chocolat et autres desserts aux fruits… donnent ses couleurs à la couronne.
Peut-être est-ce une manière de me mettre en paix avec l’environnement en transformant les déchets de notre société moderne en oeuvre d’espoir, de diversité et de paix.
J’avais l’intention de déposer ces mille grues sauvages à Hiroshima, mais voyant la quantité impressionnante de guirlandes de grues, sous la pluie (fréquente dans la région), j’ai pensé que ma petite couronne serait un peu perdue et j’ai préféré la garder afin de raconter cette histoire en France et transmettre ce message de paix.
Songe d'une Nuit des Thés
Cet arbre est constitué de mille grues sauvages en origami, carrés de 2,5 cm de côté, découpés dans des sachets de thés, pliés puis résinés. Le papier retourne ainsi à sa source (retrouvant sa forme d’arbre), tout en évoquant par ses couleurs les 5 éléments (Wu Xing) de la philosophie chinoise :
METAL : blanc / ouest / automne,
EAU : bleu-noir / nord / hiver,
BOIS : vert / est / printemps,
FEU : rouge / sud / été,
TERRE : jaune / centre.
Mémoire
En mémoire des victimes d’Hiroshima et Nagasaki, j’ai plié mille grues sauvages miniature à partir d’emballages de sachets de thé afin de souligner l’espoir de renaissance et de transformation.
Les ailes des oiseaux portent la mémoire du papier, des mots, des conseils concernant la dégustation, le temps d’infusion… et j’ai organisé l’ensemble autour des 5 éléments chinois car le cycle d’engendrement (Sheng) peut constituer une explication du monde depuis ses origines : la Terre (jaune) génère le Métal (blanc), qui génère l’Eau (noir), qui génère le Bois (vert), qui génère le Feu (rouge), qui génère la Terre…
Mille grues sauvages pour nous souvenir d’où nous venons et où nous allons, nous souvenir comme Lavoisier que « rien en se perd, rien ne se créé, tout se transforme ».